Ancien pilote de delta, je vole en planeur depuis 1991, d'abord
à Grenoble puis à Romans et Aubenasson.
Le hangar des planeurs privés de Grenoble abrite la plus
forte concentration de planeurs autonomes ASK14
de France et sans doute d'Europe. Cet engouement fut lancé
par J.L. Perrier, figure du vol à voile régional.
C'est un appareil Schleicher "bois et toile" des années
70. L'aile est celle du K6 légèrement raccourcie,
la cellule est spécifique. Il est motorisé par un
2 temps Hirth 4 cylindres à plat. D'une masse à
vide de 250 kg il annonce une finesse de 27, mais un taux de chute
de vrai planeur (je cite les chiffres de mémoire et suis
incertain pour le taux de chute).
Après la première phase d'apprentissage, commençant
la longue école du vol en circuit, j'ai trouvé beaucoup
à apprendre auprès d'anciens compagnons du vol libre,
transfuges précoces vers le vol à voile et qui volaient
régulièrement avec ces ASK14. Bien que disposant
de planeurs récents et performants, il ne m'était
pas toujours possible, et jamais facile, de suivre ces appareils
théoriquement dépassés. On savait déjà
que c'est le pilote, avant le planeur, qui fait la différence
sur un circuit. On peut ajouter qu'un ancien planeur accrocheur
sauve étonnamment bien son handicap dans les conditions
souvent délicates du vol en montagne.
Sur le plan logistique, l'autonomie et la rapidité de mise
en oeuvre d'un planeur autonome léger sont époustouflantes.
Voir les copains en l'air 15 ou 20 minutes après leur arrivée
sur la plate forme a commencé à me faire réfléchir.
En toute logique, les progrès techniques des 3 dernières
décennies devaient permettre de faire mieux que l'ASK14
sur le plan des performances sans aller chercher l'absolu inabordable
des plastiques autonomes de haut de gamme. En compensation la
catégorie des ultra-légers permettrait d'augmenter
encore la souplesse d'utilisation.
C'est le cahier des charges du Graal.